Témoignage de Vanina

« Le 1er mai 2021, lorsque je jette mon kayak sur la ligne d’arrivée de la finale des Opens de France en première position, je réalise que la route vers les jeux olympiques de Tokyo s’ouvre définitivement à moi. L’émotion est alors intense et la partager avec mes amis, mes proches et mes coéquipiers est un réel bonheur dont je profite le plus possible lors ce moment. Avant d’acquérir ce ticket, la route fut longue, la préparation hivernale dure et le stress important. Malgré tout, il reste du chemin à parcourir avant le Japon et les entraînements en vue de cette échéance olympique peuvent commencer.

Plusieurs étapes importantes viennent jalonner les trois mois qui me séparent de la cérémonie d’ouverture. Je débute par une quatrième place encourageante au rattrapage olympique de Szeged en Hongrie avant d’enchainer par une finale en coupe du monde au même endroit. J’enchaîne ensuite par ma première finale internationale individuelle au championnat d’Europe de Poznan en Pologne ce qui me laisse entrevoir des objectifs ambitieux pour la suite. Juste après avoir remporté mon premier titre de championne de France senior, je décolle pour le Japon avec le plein de confiance et de détermination. Notre camp d’entraînement se situe à Komatzu à l’Ouest du pays et nous y restons trois semaines le temps de nous acclimater et de prendre des repères dans ce nouvel environnement. Même si l’ambiance est particulière en raison de la pandémie, nous sommes très bien accueillis dans un superbe hôtel traditionnel au pied du mont Fudji !

Le stress et la pression sont palpables, l’envie et la détermination sont présentes, et il est maintenant temps de découvrir le « Sea Forest Waterway » au milieu de la baie de Tokyo à cinq jours de mon entrée en compétition.

Je réalise une très bonne course en monoplace 200 mètres qui me permet d’accéder aux quarts de finales. Malheureusement je ne franchis pas ce tour, ce qui me laisse à deux dixièmes de la finale olympique et qui me place à la 19ème position. Frustrée mais pas abattue pour
autant, l’objectif est maintenant de tout mettre en œuvre pour réaliser une performance XXL en quatre places sur 500 mètres. Là aussi, la chance ne nous sourit pas puisque malgré une bonne course nous passons à 0,032 seconde de la grande finale olympique ce qui nous positionne à la neuvième place.

Ces jeux sont à présent terminés, et même si je ne suis pas pleinement satisfaite du résultat, je ressors grandie de cette fabuleuse expérience avec des étoiles plein les yeux ! Cette frustration je la garde dans un coin de ma tête durant les trois années qui me séparent de Paris 2024, afin de tout mettre en œuvre pour décrocher mon rêve : l’or olympique. »

Par Titouan Le Meignan